Saga emblématique de l’âge d’or de Sega, le premier Shinobi sur Master System reprenait fidèlement la version arcade.
TENACE
Voilà un jeu que peu de possesseurs de Master System ont dû manquer. Bien avant l’arrivée des Mickey, Sonic et autres Astérix, Shinobi était une référence incontestable de l’action/plates-formes et un magnifique défi à relever. Dans la peau du ninja Joe Musashi, il fallait délivrer les enfants de dirigeants importants, enlevés par une organisation terroriste. Le jeu se déroulait en scrolling horizontal avec au programme, sauts et combats. Armé principalement de shurikens et maîtrisant la magie, Joe pouvait sauter, s’abaisser pour esquiver les balles et frapper en combat rapproché. Certains niveaux présentant plusieurs étages, il pouvait s’amuser à contourner l’ennemi pour l’attaquer par derrière de façon sournoise. Chaque enfant sauvé rapportait quelque chose. Cela aller de l’upgrade de notre barre de vie à l’arme de proximité (nunchaku, sabre…) sans oublier le pass nécessaire pour accéder au bonus stage des ninjas. Devant la horde d’ennemis plus coriaces les uns que les autres qui nous attendait et nos pauvres trois vies de départ, il était préférable d’assurer pendant ces phases pour gagner des sorts comme l’invincibilité passagère ou la tornade dévastatrice.
- Marylin Monroe en poster, un gamin kidnappé à délivrer et une sorte de Spiderman bleu.
- Le bonus stage ! Shootez les ninjas avant qu’ils ne s’échappent et ne rater surtout pas le bleu.
- Deuxième boss du jeu et déjà compliqué !
- Chaque niveau avait sa propre fiche. Elle recevait un tampon rouge une fois le boss battu.
Un challenge d’autant plus élevé que les terroristes n’étaient pas notre seul problème. Certains passages de plates-formes demandaient des sauts millimétrés (bonjour le niveau 4-2) que même Lara Croft n’aurait pas réussi. Si l’on ajoute à ça, la ténacité de certains boss comme le Black Turtle (l’hélicoptère) et surtout les statues de Mandara, on se dit qu’il fallait être fou pour tenir jusqu’au bout. Mais c’est un critère qui faisait le charme des jeux de l’époque et Shinobi en est un parfait représentant. Superbement réalisé et dotant le joueur d’une maniabilité précise, il était clairement en avance sur son temps à sa sortie sur Master System. Il fut d’ailleurs adapté plus tard sur Nec, revêtant pour l’occasion des graphismes encore plus beaux.
Le plus gros défaut de ce titre légendaire était finalement la récompense que recevait le joueur en battant le boss final : un simple écran de Game Over. Honteux au regard de la difficulté du soft, mais c’était presque une habitude pour les conversions de jeux d’arcade de Sega !
- Un plongeur surgit de l’eau, timing et bon choix (ici le coup de pied accroupi) indispensable !
- Le sort esquive nous permettait d’éviter les coups mais nous immobilisait.
- En maintenant le bouton saut et la direction haut/bas, on montait ou descendait d’un étage.
- Le niveau des roseaux était graphiquement très réussi.
Réalisation : En avance sur son temps, Shinobi offrait des stages aux décors variés et réussis pour la plupart. Les couleurs, un peu plus ternes que d’habitude sur cette console, donnaient au jeu un cachet plus mature.
Immersion : Bruitages moyens, musiques très marquantes et pour cause : on entendait la même mélodie pour tous les niveaux en plus du jingle symbolisant le passage au suivant et du thème des boss très réussi. A l’instar du héros, ces derniers, qu’on pouvait apprécier sur la feuille de route avant chaque mission, s’avéraient charismatiques.
Progression : Difficulté trop élevée dans l’ensemble car sans sauvegarde, il fallait recommencer tout depuis le début quand l’écran de Game Over s’affichait. La durée de vie était du coup très honnête avec 19 niveaux. L’action quant à elle, ne perdait jamais son intensité.
Maniabilité : Très rigides, les déplacements de Joe n’en étaient que plus précis. En revanche, on rêvait d’une détente plus grande dans certaines phases de sauts pour lesquelles on allait parfois jusqu’à prendre appui dans le vide pour franchir un précipice. Le fait de ne pas pouvoir lancer plus d’un shuriken à la fois était aussi frustrant.
Plaisir de jeu : Sauts, coups de pied, shurikens, déplacements sur deux étages, utilisation de la magie et phases bonus originales… le gameplay de Shinobi offrait de belles possibilités.
Par leur difficulté, certains passages devenaient cependant plus stressants qu’amusants et pouvaient nuire au plaisir de jeu. Car devoir tout recommencer après l’écran de Game Over…
- Ce boss m’a fait faire des cauchemar. Ma première crise de nerfs devant un jeu vidéo !
- Le niveau des sauts affreux. Il faut prendre de l’élan et sauter quand on a un des deux pieds dans le vide. A chaque échec, on perd une vie !
- Difficile, long, blindé de pouvoirs, voici le boss final (si vous le battez il est écrit « Game Over » et c’est tout) !
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